Avertissement extrait de :

 

 

Je suis pucelle, Histoire véritable

 

(texte daté de 1767)

 

 

Reproduit d’après l’édition de La Haye, 1767.

 

► L’orthographe et la ponctuation d’origine ont été respectées. Quelques « [sic] » posés çà et là rappelleront au lecteur notre souci d’éviter les fautes de frappe. Merci de nous pardonner ou de nous signaler celles qui nous auront échappé.

 


 

 

AVERTISSEMENT.

 

 

Si quelqu’un, à l’inspection du Titre, croioit lire un ouvrage licentieux, il se tromperoit : On déride le front à la Morale ; on ne la défigure point.

Il est des Romans-historiques : comme des Histoires-romanesques. Les événemens que je raconte, sont vrais, à beaucoup d’égards. Si quelque fois, ils ne le sont pas essentiellement, dans la vie de la Pucelle, ils le sont, dans celle de quelqu’autre héroïne : & le deviennent, dans la sienne, par adaption [sic]. C’est un privilège, incontestable aux Romanciers, qui reconnoissent pour Chefs, les Poëtes, sur-tout, les Auteurs Epiques & Tragiques, de prendre les faits de côté & d’autre, & de les arranger comme il leur plaît. Hercule est un Héros Idéal, qui fut cru vrai, & que la fable composa de pièces raportées : Je veux dire, qu’elle le forgea, d’une douzaine d’Hercules, peut-être imaginaires.

Les Aventures d’Esther sont un principal, qu’il m’arrive de convertir en accessoire. Je le fais disparoître assés souvent, & en certains endroits, pour assés long-tems ; Mais, j’y reviens toûjours. Ne regarder cet écrit, que comme un entoilage, sur lequel je brode. Si l’on pense, que la broderie charge trop le fond, je me trouve en faute de dessein prémédité : mon sujet est manqué ; & je dois, dès-là, demander la grace, que je puis attendre, de mes semblables, en ma qualité, d’Etre peccable : je suis un homme.

J’ai voulu donner quelques coups de burin, aux tableaux de la vie humaine. Mes esquisses ne sont qu’ébauchées. Qui ne fait que craionner ne peint pas. Il n’est pas accordé à tous, de mettre le fini dans les portraits.

Au reste, quoi que j’aie tâché de faire prendre à mes touches, cet air de vérité, par lequel ressemble, la chose représentant, à la chose représentée, je n’ai prétendu, directement, ni indirectement, quant au général, ni quant au particulier, délaier mes couleurs, ni tremper mes pinceaux, dans l’encre des personnalités. Si je croiois, que le peu que j’ai dit, fit de la peine à qui que ce soit, je mettrois moi-même, le feu à mon Livre.

 

 

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[Texte original daté de 1767, d’après Quérard.]

 

Selon l’édition :    JE SUIS / PUCELLE. / [tiret] / HISTOIRE VERITABLE. / [tiret] / PREMIERE PARTIE. / [fleuron] / A LA HAYE / Chez FREDERIC STAATMAN. / M. DCC. LXVII

 

Publication            La Haye, Chez Frédéric Staatman, 1767.

Description           2 parties en 1 vol., in-12.

                            IV p. (Titre et Avertissement) + 259 p. (Texte aux p. numérotées de 5 à 263).

 

Un exemplaire de cette édition figure à la Bnf

( Cote : RES-Y2-3618, Tolbiac - Rez-de-jardin – Magasin )

 

 

 

 

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